Humeurs taurines et éclectiques

lundi 23 août 2010

RION des LANDES 2010

Que mon excellent compañero et ami Don Olivier LATASTE, en charge de la Monumental de Saint-Sever veuille bien m'en excuser, ce n'est pas lui manquer, mais je parlerai de Rion des Landes, où je me rends chaque année (repas de famille annuel).
C'est bien dommage, car il semble d'après les échos, que la novillada du Cap de Gascogne fut de qualité et fort courue. Et puis, l'ami LATASTE, c'est l'aficion débordante, la compétence, le sérieux et le respect du public, sans compter la gentillesse et l'humour, toutes choses qui devraient être mises à l'honneur et non dissimulées sous le boisseau.
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Des échos malheureusement, puisque le complexe mundillo-industriel tant dans les journaux locaux que dans les sites «comme il faut» n'en a encore soufflé mot à l'heure où j'écris.
On préfère parler de Bilbao plutôt que de ce qui se passe dans nos terroirs.
Sans doute une nouvelle vocation de la presse régionale!
Comme la presse TV, «Signes du Toro» en l'occurrence, ne couvre quasiment jamais les spectacles des «petites plazas», pour se réserver pour les «grandes ferias».
Question de rentabilité: voilà sans doute ce qu'on appelle le service public «moderne».
A Aire sur Adour (6000 habitants), Saint-Sever (4700), Orthez (11000), Eauze (3900 ), Parentis (4950), etc., on doit sans doute payer moins de redevance audiovisuelle qu'à Vic Fezensac (3600) -soit dit sans offenser nos amis de la Mecque du Gers-.
Entre tout et rien, sans doute doit-il exister un juste milieu, et non pas le «milieu» tout court, qui fait son beurre et son auto-promotion.
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Dans une étuve équatoriale, le dimanche 23 août, fut des plus agréables à Rion.
Sans procéder à une reseña, quelques touches impressionistes:
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Un lot de Fraile de Valdefresno tout à fait intéressant quant à son comportement.
Vous savez, ce qu'«on» appelle «compliqué» dés lors qu'il exige quelque lidia.
Des novillos de fort trapio, comme on les aime à Rion, dont certains eussent pu recevoir, pour leur moral, une petite pique.
Le physique imposant des Fraile fut l'opportunité de la récolte d'une de ses perles à l'orient insondable dont l'«inénarrable» a le secret: «pour mettre les jeunes toreros en situation de se dépasser, il n'y a rien de tel que des novillos surdimensionnés». Ca ne s'invente pas! Mais rassurez-vous, ça n'est valable que pour les «jeunes toreros», et sans doute uniquement à Rion...
Les cornus salmantinos firent honneur à leur ascendance Lisardo, et se montrèrent difficiles à gérer pour des produits des écoles taurines plus préoccupés de faire des passes que de réellement toréer.
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Des passes, on en vit à foison -toréer, c'est une autre histoire-, et il n'est pas indifférent de relever le nombre croissant des avis que fit à juste titre résonner l'excellente présidence de Pascal LAVIGNE, qui s'est refusée à la démagogie et donna ainsi du sérieux à la plaza.
Il fallait se croiser, avancer la main pour citer et s'abstenir de ce toreo rectiligne et au pico, tellement de mode.
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Un seul s'y employa vraiment à mon avis, un jeune novillero que j'ai trouvé intéressant et qu'il y aura lieu de suivre: Roberto BLANCO, de l'Ecole Taurine de Salamanque (ceci expliquant sans doute cela).
Pour le reste on vit ses compagnons tomber dans la platitude, l'artifice ou se faire bouffer tout cru lorsque leurs partenaires vibraient de cette caste conquérante qui attire les aficionados de qualité aux arènes.
Las! Il semble que la ligne droite, les reculades entre deux passes, les désarmés à répétition, le fuera de cacho plaise à certains! Grand bien leur fasse de se satisfaire de cette série d'avatars ou de croisements génétiques des Ruben PINAR avec des Daniel LUQUE...
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L'autre grand moment de la journée fut la remarquable brega opérée à bon escient par Rafaël CAÑADA (les banderilles d'EL SANTO ne furent pas mal non plus). On a plaisir à voir cette génération de peones de la tierra, qui ne se contente pas seulement de savoir puntiller et fait preuve du pundonor et du savoir faire qui a tant manqué à la précédente.
Xavier KLEIN

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