Humeurs taurines et éclectiques

mardi 26 juillet 2011

AMUSE-BOUCHES

Avant que de commettre d'ici peu, comme l'an passé, les quelques impressions marquantes que m'a laissée la journée taurine, faisons-nous un palais avec les agaceries de circonstance.
En l'occurrence, une historiette, certes futile, mais ô combien révélatrice de la créativité putassière infinie de la nature humaine.

Comme chacun le sait, il y a de tout dans la presse dite taurine, comme dans toute profession. Il s'y trouve des gens sérieux, rigoureux et intègres, des toristas et des toreristas et même des propinistas, il y aussi des incompétents et des connaisseurs.

Il m'est souvent arrivé ici d'en égratigner quelques uns.
Certains pour qui j'ai de la sympathie, même si je ne partage pas leurs vues et leurs analyses (c'est le cas de Vincent Bourg «Zocato»). D'autres qui galvaudent leur compétence dans des compromissions ou des discours inadmissibles.
Et puis il y a, comme ailleurs, quelques jeanfoutres qui «s'autoproclament».
Cette dernière catégorie se subdivise entre les inoffensifs, qui affichent gentiment et sans prétention leur passion et leur enthousiasme, et «les ceusses» qui ne doutent de rien, ce qui constitue le privilège imprescriptible des cons.

En général, je professe un respect absolu de la presse, surtout lorsqu'elle exerce sa fonction en toute impartialité et sans malveillance. C'est pourquoi, je ne me suis jamais autorisé à refuser une accréditation à Orthez (quand elle est sollicitée dans les règles et délais).
Une seule exception depuis cette année, un certain A.V. De Vieux Boucau, ce qui importe peu puisque souffrant d'alzheimer précoce, il ignore désormais jusqu'à l'existence de notre plaza. Ce dont nous le remercions vivement puisqu'il n'y vint que pour coincer des toritos dans les burladeros (lorsqu'il prétendit la diriger) ou pour la critiquer. Le bougre a cependant fait des émules dans le registre de la bassesse.
***
Il était une fois une plumitif de troisième ordre, persuadé de constituer le vivant avatar des amours d'Albert Londres et de José María de Cossío, qui exerçait ses fonctions dans un honorable quotidien local.
Par la brigue, il parvint à persuader sa rédaction qu'il pouvait parfois sortir du placard à balais où ses brillantes compétences l'avaient confiné, pour bénéficier de l'air vivifiant des callejons et des quelques menus avantages que d'aucuns se plaisent à y grappiller accessoirement (une réception par ci, une flute de rôteux par là, deux trois invitations supplémentaires, etc.).
Ajoutons que cet aimable garçon fait depuis longtemps l'admiration de l'aficion régionale par sa prétention à écrire, sur des sujets auxquels il n'entend guère. L'écoute attentive des commentaires de patio des aficionados compétents lui permettant de -parfois- camoufler ses insuffisances avec un immense talent.
Se présentant d'aventure à Orthez, il fut au début très agréable, d'une obligeance à la mesure des retours sur investissement qu'il en attendait.
Le problème, c'est que ce n'est pas trop le genre de la maison. Poliment on lui signifia qu'on n'y disposait pas de distributeur automatique de billets de faveur, et qu'en se livrant à une courte randonnée de quelques mètres, il pourrait trouver, sis à l'entrée principale, des embrasures, certes discrètes, où il pourrait trouver son bonheur, contre espèces sonnantes et trébuchantes.
Il conçut donc une certain dépit de ne point avoir été choyé à l'aune des léchages de pompes consentis (mais nullement requis).
Le ton des commentaires s'en ressentit fortement dés l'année suivante. Il nous fit même la disgrâce de nous bouder l'an dernier, épreuve terrible, à laquelle nous parvînmes néanmoins à survivre.
Entretemps, inconscients de ses formidables capacités taurines et journalistiques, divers médias -à regret sans nul doute- consentirent à se priver de ses précieux services, quand l'heure fatidique de la retraite advint. On le remplaça donc promptement par un jeune journaliste modeste et tristement compétent.
Adieu veau, vache, cochon, couvée! Le pôvre hère se voyait réduit à la portion congrue et à la condition des simples mortels qui doivent payer leurs places.
En dépit de l'avis de ses coreligionnaires, le gourou de la secte orthézienne lui octroya dimanche un sésame qui lui permit d'accéder à la ruelle, où certains lui firent sentir -on se demande bien pourquoi!- leur étonnement de le voir en ces lieux, lui qui les honnissait tant.
Le cher brave homme se préoccupa même d'aller vérifier la qualité des vins qu'on servait à l'étage d'où il fut éconduit fermement. On se demande toujours pourquoi!
Certains eussent accepté ce triste sort avec fatalité, mais point notre homme.
Avec une grandeur et une élégance remarquables, notre héros s'en prit à son successeur, l'accablant de son juste courroux, critiquant ces salauds d'ortheziens qui font outrancièrement payer les spectateurs *.
Des cuistres autochtones s'étant mêlés de la querelle, tel le prophète Isaïe, il fulmina derechef un poulet anathèmique afin de confondre les fâcheux**. Que voulez-vous, nonobstant le callejon octroyé, l'ingratitude est l'apanage des grands!
On reconnaît dans cette encyclique guerrière la profondeur de pensée, l'objectivité, la mesure qui font les grands journalistes.
Certes, il demeure quelques approximations qu'un homme de plume ne peut que négliger. Ainsi, depuis 4 ans, l'arène ne fut jamais aussi remplie, malgré les intempéries. Mais qu'importent ces menus détails qui ne relèvent que de la licence poétique puisque «Orthesio delenda est» (Orthez doit être détruite).

Si bizarrement on ne le vit point à Arzacq (dont il fut d'après lui le pilier), si tout aussi inexplicablement on ne lit plus sa prose dans le blog d'une honorable peña paloise, qu'on ne s'étonne pas.
Nul n'est prophète en son pays, et notre Caton moderne se tourne depuis peu vers d'autres horizons où il sera sans doute mieux compris.
Nul doute qu'à Mimizan par exemple, où il ambitionne de monter une feria taurine à lui tout seul (c'est du moins ce qu'il confie en privé), il donnera sa pleine mesure, dans l'esprit de sincérité, d'honnêteté, et surtout d'éthique qui fait tant défaut aux hérétiques ortheziens, qu'il aime tant malgré tout et à qui il veut tant de bien...
Nul doute non plus qu'on y verra une corrida française, labellisée Patrimoine Français, de toros français de premier choix, remarquablement encastés, qui prendront un record français, de puyazos français, avec des piques françaises, servie par une pléïade de toreros 100% français et un déluge d'oreilles, de queues et peut-être même d'indultos français. Avec en prime, des commentaires dithyrambique FRAN-CAIS.
C'est bien parti, il ont déjà droit à une manif de "zantis", devinez? FRAN-CAIS!!!
Olé (merde, comment ça se dit en français?)!
Edifiant n'est-ce pas?
Le gourou de la secte orthézienne


NOTE POSTERIEURE: Comme par extraordinaire, les articles et commentaires incriminés ont été effacés, ce qui n'est guère étonnant vu leur teneur particulièrement contestable. Pour autant, je maintiens la présente.
***

2 commentaires:

Anonyme a dit…

C'est Vidal La Blanche?

le hautbois mélancolique ...et trempé

Anonyme a dit…

Ah que si notre Maitre JOAQUIN était là..!
Pan ! pan ! KUKU ! dou diable.

ernesto